top of page

Claire ...du Burn-out à la Renaissance

  • natachaaubugeau4
  • 20 mars
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 avr.



Claire a 38 ans. Elle est cadre dans le secteur médico-social depuis plus de dix ans. Passionnée par son métier, elle s’est toujours investie corps et âme, convaincue que son engagement faisait la différence. Elle a grandi avec l’idée que donner sans compter était une preuve de dévouement, que l’effort et l’engagement finissaient toujours par être reconnus. Mais elle ignorait alors qu’il est possible de trop donner, au point de se perdre soi-même.


Un environnement de travail insidieux mais lui aussi en souffrance

Depuis plusieurs mois, le climat au travail s’est dégradé. L’établissement traverse une période de réorganisation, et la direction impose des objectifs de plus en plus inatteignables.

Mais la réalité est plus complexe qu’un simple rapport oppresseur-opprimé. Les managers eux-mêmes sont sous pression, tiraillés entre des directives descendantes et l’épuisement de leurs équipes. Ils n’ont souvent pas les moyens de faire autrement.

Les injonctions sont parfois maladroites, teintées d’une peur silencieuse :

  • « Nous avons confiance en toi, on sait que tu sauras gérer. » (Car eux-mêmes ne savent plus comment gérer)

  • « Tout le monde est sous pression, mais les meilleurs savent tenir. » (Parce qu’eux-mêmes doivent tenir coûte que coûte)

  • « Si on ne fait pas cet effort, ce sont les bénéficiaires qui en pâtiront. » (Parce qu’ils se sentent impuissants face à la situation)

Sans s’en rendre compte, l’entreprise devient un lieu où chacun porte une charge trop lourde, où l’épuisement devient la norme, où personne n’ose dire « stop » de peur d’être perçu comme faible ou incompétent.

Et Claire, prise dans cette spirale, ignore les premiers signes.


Les premiers signaux d’alarme… ignorés

Son entourage tente de l’alerter : son compagnon, ses amis, même certains collègues.

  • « Tu es tout le temps fatiguée, tu devrais lever le pied. »

  • « On ne te voit plus, tu es toujours sur ton téléphone. »

  • « Depuis quand tu n’as pas pris une vraie pause ? »

Mais elle ne les écoute pas. Elle pense qu’ils ne comprennent pas ce qu’elle vit, qu’ils minimisent sa responsabilité.Après tout, si elle s’arrête, qui fera le travail ?

Le problème, c’est que son corps, lui, comprend avant elle. Il commence à envoyer des signaux : fatigue écrasante, troubles du sommeil, migraines, crises d’angoisse.

Jusqu’au matin où elle ne peut plus se lever.


L’effondrement et l’acceptation

L’arrêt de travail est brutal. Elle oscille entre soulagement et culpabilité.

Pourquoi elle ? Pourquoi n’a-t-elle pas été plus forte ?

Mais la véritable question est ailleurs : et si la force ne résidait pas dans l’endurance, mais dans la capacité à s’écouter ?

Accepter qu’elle est en burn-out est la première épreuve. Elle se sent vide, inutile, coupée de son identité. Elle ne comprend plus qui elle est sans son travail.

Pire encore, son entourage ne saisit pas l’ampleur de ce qu’elle traverse.

  • « Maintenant que tu es en arrêt, repose-toi et tu iras mieux. »

  • « Ça va passer, tu es forte. »

  • « Pourquoi tu es si abattue ? C’est juste un boulot. »

Mais ce n’est pas « juste » un boulot. C’est une partie d’elle-même qui s’effondre, une manière d’être au monde qu’elle ne pourra plus retrouver.


La reconstruction et le dilemme de la reconversion

Son médecin lui conseille un accompagnement thérapeutique. Un ami lui conseille de se faire accompagner par un coach. Elle décide d’y aller sans trop savoir à quoi s’attendre.

Au départ, elle pense que cela l’aidera à retrouver son énergie pour « repartir comme avant ». Mais très vite, elle comprend que ce n’est pas la bonne question. La question n’est pas de revenir en arrière, mais d’avancer autrement.

Le coaching l’amène à prendre conscience de plusieurs choses essentielles :

  • Elle ne s’est pas arrêtée parce qu’elle était faible, mais parce qu’elle a dépassé ses propres limites sans les voir.

  • Le travail ne peut pas être son seul prisme d’existence.

  • Poser des limites n’est pas un échec, c’est une nécessité.

Un jour, alors qu’elle évoque la possibilité d’une reconversion, elle hésite, recule, doute. Et son coach lui pose une question qui la bouleverse :

« Si tout était possible, qu’est-ce que vous choisiriez pour vous ? »

Elle reste sans voix. Cela fait tellement longtemps qu’elle ne s’est pas posé cette question.


Un tournant existentiel

C’est là qu’elle comprend :

« Ce que j’ai été ne définit pas ce que je peux devenir. »

Ce qu’elle abandonne n’est pas une défaite, c’est une ouverture.

Le coaching ne lui apporte pas une réponse toute faite, mais un cadre sécurisant pour explorer de nouvelles possibilités. Elle découvre qu’elle peut se réinventer.

Elle envisage une reconversion, mais cette fois, sans précipitation. Elle prend le temps de comprendre ce qu’elle veut vraiment.

Elle ne veut pas fuir, elle veut choisir.


Le renouveau, un cadeau inattendu

Un jour, au détour d’une séance, elle pose enfin ces mots :

« Je peux m’autoriser à être autrement. »

Elle sait qu’elle ne reviendra jamais à la Claire d’avant. Mais elle ne veut plus revenir en arrière.

Elle comprend que le burn-out, aussi violent soit-il, est aussi une opportunité. Une chance de renaître, d’écrire une nouvelle histoire plus juste pour soi.

Elle décide d’avancer, différemment. Peut-être en changeant de métier. Peut-être en restant dans son domaine, mais en redéfinissant ses propres limites. L’important n’est plus de prouver sa valeur, mais de vivre en accord avec elle-même.


Un écho à ceux que j’accompagne

Claire aurait pu être l’une des nombreuses personnes que j’accompagne chaque jour.

Le burn-out est une descente brutale, mais aussi une opportunité de transformation.

Le coaching n’efface pas la souffrance, il aide à la comprendre, à lui donner du sens, à en faire une force.

Car au-delà de la fatigue et du désespoir, il y a un apprentissage essentiel : nous ne sommes pas définis par ce que nous faisons, mais par la manière dont nous choisissons d’être.

Et parfois, le plus beau cadeau que la vie puisse nous faire, c’est de nous obliger à ralentir pour enfin nous retrouver.


Comments


Copyright @ mis à jour le 22 juin 2022 - Eki Ressources - réalisé par Studio de création Fabienne Vaillant & Studio NEW_Web_CREATION - Mentions légales 

bottom of page