Lâcher prise : une respiration nécessaire dans nos quotidiens surchargés
- natachaaubugeau4
- 9 avr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 avr.

Comprendre, s’autoriser, et transformer sa manière d’être au monde
Lâcher prise. Deux mots qui sonnent presque comme une injonction paradoxale dans notre monde hyperconnecté, sur-responsabilisé, exigeant. Et pourtant, dans un quotidien fait de listes mentales à rallonge, de sollicitations incessantes, de performance érigée en valeur cardinale, lâcher prise n’est pas une fuite, c’est un acte de lucidité et de survie.
Pourquoi est-ce si difficile ?
Parce que tout nous pousse à faire l’inverse. Parce que notre culture valorise le contrôle, la maîtrise, la prévoyance. Parce que la peur – de décevoir, d’échouer, d’être jugé – nous pousse à « tenir bon », quitte à nous user.
Selon le psychiatre Christophe André, spécialiste de la pleine conscience, « Lâcher prise, c’est cesser de s’acharner sur ce que l’on ne peut pas changer. » Mais il rappelle aussi que cela demande du courage émotionnel, car cela implique de renoncer à l’illusion du pouvoir total sur sa vie et sur les autres.
Le psychologue Carl Rogers parlait quant à lui d’acceptation inconditionnelle de soi comme d’un pilier de l’équilibre psychique. Lâcher prise, c’est reconnaître que l’on ne peut pas tout, et que cela ne nous rend pas moins digne d’amour ou de respect.
La charge mentale : ce fardeau invisible
Le concept de charge mentale, popularisé par la sociologue Monique Haicault puis largement diffusé par la dessinatrice Emma, décrit cette accumulation invisible de tâches et de pensées à anticiper. Elle touche particulièrement les femmes, mais pas exclusivement.
C’est ce moment où vous êtes en train de faire une chose, tout en pensant déjà à la suivante, et à la suivante encore. C’est ce poids mental qui fait que même en vacances, on ne déconnecte pas. C’est ce stress diffus qui vient de la gestion permanente de l’invisible, du relationnel, du logistique, de l’émotionnel.
Lâcher prise, dans ce contexte, devient un antidote. Une manière de dire : « Je fais de mon mieux, et je me donne le droit de ne pas tout porter. »
Lâcher prise, c’est se choisir
Prenons des exemples :
Une professionnelle de santé qui donne tout à ses patients, mais qui rentre chez elle vidée, et culpabilise de ne pas être assez présente pour ses proches. Lâcher prise, pour elle, ce serait dire : « Je peux prendre soin sans me sacrifier. »
Un jeune parent qui court entre son travail, la crèche, les repas, les lessives, les mails, les notifications… et qui se sent toujours « à côté ». Lâcher prise, ce serait dire : « Je ne peux pas tout faire parfaitement. Mais je suis là. Et c’est suffisant. »
Un accompagnant qui, face à la souffrance de l’autre, ressent de l’impuissance, voire de la culpabilité. Lâcher prise, c’est comprendre qu’accompagner ne signifie pas porter ni réparer, mais être présent, vraiment.
Des repères pour comprendre
1. Le cercle de préoccupation et d’influence – Stephen R. Covey -auteur des 7 habitudes des gens efficaces -propose une distinction clé :
Le cercle de préoccupation englobe tout ce qui nous inquiète, mais sur lequel nous n’avons aucun contrôle direct.
Le cercle d’influence contient ce sur quoi nous pouvons réellement agir.
Lâcher prise, c’est réorienter notre énergie vers ce que nous influençons, et abandonner la lutte contre ce que nous subissons.
2. Le principe de réalité – Sigmund Freud, Carl Jung. Accepter que le monde ne soit pas conforme à nos désirs. Que la vie est faite de manque, de frustration, d’imprévu. Plus vite on l’intègre, plus on avance en paix.
3. L’impermanence – Bouddhisme et pleine conscience. Tout passe. Une émotion, une pensée, un état. La méditation de pleine conscience (Jon Kabat-Zinn) nous invite à observer, accueillir, et laisser aller.
4. La théorie des cuillères – Christine Miserandino. Issu du monde des maladies chroniques, elle enseigne qu’on a un nombre limité de « cuillères » (unités d’énergie) par jour. Lâcher prise, c’est choisir où je mets mes cuillères, au lieu de me vider partout.
Concrètement, comment pratiquer le lâcher-prise ?
S’écrire une lettre de compassion
Inspirée des travaux de Kristin Neff, cette pratique consiste à se parler comme à un·e ami·e. Avec douceur. Avec accueil. Avec respect. Une manière de poser les armes contre soi.
Visualiser ses pensées comme des nuages
Un exercice de pleine conscience simple : imaginer ses pensées comme des nuages qui passent dans le ciel. On les observe, sans s’y attacher. Et on les laisse filer.
Utiliser la respiration pour revenir à soi
Respiration profonde abdominale
Cohérence cardiaque (5s inspiration / 5s expiration pendant 5 minutes)
Respiration carrée (4s inspiration / 4s blocage / 4s expiration / 4s pause)
Déposer ce qui pèse
Imaginez que vous tenez un ballon. Placez-y une pensée lourde. Et relâchez-le. Regardez-le s’éloigner. Cet exercice simple peut être très puissant.
Lâcher prise, ce n’est pas lâcher la vie… c’est l’habiter pleinement
Nous n’avons pas à tout porter.
Nous n’avons pas à être parfaits.
Nous avons le droit d’être présents, imparfaits, humains.
Nous avons le droit de poser les sacs trop lourds, et de faire un pas de côté.
Nous avons le droit de respirer.
Alors, si votre quotidien est trop rempli, trop rapide, trop exigeant… peut-être que ce n’est pas de plus d’efforts dont vous avez besoin, mais d’un pas vers le moins. Vers l’allègement. Vers vous.
Pour aller plus loin
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Des concepts clés expliqués avec clarté
Des outils pratiques et accessibles
Des visualisations, des exercices d’écriture, des techniques de respiration
Des repères pour poser vos limites, cultiver la gratitude et vous reconnecter à votre équilibre.
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