Changer ses habitudes : pourquoi est-ce si difficile… et comment y parvenir vraiment ?
- natachaaubugeau4
- 25 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 juil.

Nous avons tous un jour tenté de changer une habitude : se lever plus tôt, mieux gérer son stress, moins consommer, ralentir, faire plus d’exercice, ou simplement couper ses notifications. Et pourtant, ces bonnes intentions échouent souvent sur l’écueil de la routine. Le constat est universel : nous savons ce qu’il faut faire, mais nous ne le faisons pas. Alors pourquoi est-ce si difficile de changer nos habitudes ? Et surtout, que dit la science du changement durable ?
Changer, c’est aller contre la nature économique du cerveau
Le cerveau humain est programmé pour minimiser l’effort et maximiser l’économie d’énergie. Les habitudes, qu’elles soient utiles ou limitantes, sont des raccourcis neurologiques qui nous permettent d’agir sans réfléchir. Chaque fois qu’un comportement est répété, il s’ancre dans des circuits neuronaux automatiques, devenant de moins en moins coûteux à activer. Ces circuits sont renforcés par un système de récompense dopaminergique, associé au plaisir, à la satisfaction et à l’anticipation.
Combien de temps faut-il pour changer une habitude ?
Contrairement à l’idée reçue des « 21 jours pour changer une habitude », les recherches sont plus nuancées. Une étude majeure conduite par le Dr Phillippa Lally, chercheuse en psychologie de la santé à l’University College de Londres, a montré qu’il faut en moyenne 66 jours pour qu’un nouveau comportement devienne automatique. Mais ce chiffre varie selon la complexité de la nouvelle habitude, la régularité de la pratique, la motivation personnelle, et les résistances internes.
La boucle de l’habitude : comprendre pour mieux agir
Selon Charles Duhigg, auteur du Pouvoir des habitudes, une habitude repose sur une boucle en trois temps : le signal ou déclencheur, la routine, et la récompense. Changer une habitude implique souvent de maintenir le déclencheur et la récompense, mais de modifier la routine. C’est ainsi qu’on peut reprogrammer le cerveau.
Pourquoi la volonté ne suffit pas
Nous surestimons souvent notre volonté. Pourtant, comme le montre Roy Baumeister, elle est limitée et fluctuante : stress, fatigue, surcharge cognitive la réduisent. C’est pourquoi il est crucial de créer un contexte favorable, qui diminue les frictions et soutient le changement sans s’épuiser.
6 leviers puissants pour un changement durable
1. Commencer petit et répéter souvent
2. Identifier les déclencheurs et besoins
3. Ritualiser et structurer
4. S’ancrer dans le sens
5. Modifier l’environnement
6. Accepter la rechute comme partie du processus
Un outil complémentaire : la Fresque du Facteur Humain
Pour aller plus loin dans la compréhension des freins au changement, il existe des approches collectives puissantes, comme la Fresque du Facteur Humain. Cette expérience immersive d’intelligence collective permet d’explorer nos mécanismes de décision, nos biais cognitifs, les émotions et croyances qui conditionnent nos comportements. Elle donne à voir les dynamismes inconscients qui influencent nos actions et permet d’en faire des leviers plutôt que des freins.
Changer, ce n’est pas se forcer. C’est s’autoriser à évoluer.
Changer ses habitudes, ce n’est pas se faire violence, ni viser la perfection. C’est s’engager dans un processus de transformation lent, vivant, souvent chaotique, mais profondément libérateur. Cela demande du temps, de la patience, et surtout… de la bienveillance envers soi. Et si la vraie réussite n’était pas dans le fait de "tenir" une nouvelle habitude, mais dans la capacité à choisir son mouvement, en conscience, encore et encore ?
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